Le cannabis thérapeutique: enfin à l'essai!
- Kaia Te
- 26 oct. 2019
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 5 mars 2020
Ayé! contre toute attente, la France a pris le parti de lancer le premier projet d'expérimentation du Cannabis thérapeutique comme cela se fait déjà, aujourd'hui, dans 19 pays de l'Union européenne. Le but n'est pas d'autoriser une consommation récréative mais, bel et bien, de permettre aux patients en souffrance d'’utiliser ce produit afin de soulager leurs douleurs.

Mais au fait c'est quoi le cannabis thérapeutique?
Depuis la nuit des temps, dans certains pays comme la Chine, l'Inde ou encore le Moyen Orient, le cannabis est utilisé pour ses qualités antalgiques, antispasmodiques et
anti-inflammatoires. Certaines de ses molécules appelées cannabinoïdes, dont l'agent psychoactif connu modifiant la perception est le THC (tétrahydrocannabinol) et l'agent à l’action relaxante est le CBD (cannabidiol), auraient donc des effets particulièrement intéressants sur la santé. Mais pourquoi n'apprenons-nous ça qu'aujourd'hui? Alors que les professionnels de santé publique le savent déjà depuis bien longtemps et que, de nombreux pays s'en servent régulièrement pour soigner leurs patients?

Le cannabis thérapeutique à usage médical est déjà autorisé dans une trentaine de pays : comme le Canada, les Pays-Bas et Israël, 33 états aux états unis, sept pays d’Amérique latine et 21 des 28 pays de l’union européenne l’autorisent à différents niveaux.
Les médecins spécialistes, neurologues ou médecin de la douleur délivrant ces prescriptions devront être formés et un vrai suivi scientifique engagé (budget de la sécurité sociale). Les patients pourront récupérer leur traitement en pharmacie de ville ou pharmacie hospitalière. Ils pourront prendre la forme de fleurs séchées, d’huiles et éventuellement de tisanes.
Les différentes posologies pourront intégrer des rapports très variables entre les deux principes actifs: le THC aux effets psychoactifs et le cannabidiol, CBD, qui entraine une relaxation musculaire.
Et du coup, on en est où de la consommation de cannabis en France?

La France, embourbée dans son système de prise de décisions, s’illustre par sa remarquable lenteur. Plus gros consommateur de cannabis en Europe avec une population qui consomme régulièrement le produit, légalement interdit à la consommation, la législation est l'une des plus strictes sur le vieux continent. Eh oui! La loi est toujours là!(même si pour être franc, fumer dans la rue est rarement réprimé), il est clairement indiqué que : « l’usage illicite de l’une des substances ou plante classées comme stupéfiants est puni d’un an d’emprisonnement et de 3750 euros d’amende précise le code de la santé publique"
Aujourd'hui, les procureurs de la république poursuivent l’usager en choisissant de mettre en œuvre des mesures alternatives aux poursuites comme des rappels à la loi. Je vous entends déjà :"Mais ça sert à quoi ces mesures puisqu'on continue à consommer après?" . En effet, vous prêchez une convaincue, là je ne vous parle que de la loi. J'ai vu sur un site que prochainement les contrevenants devront payer une amende forfaitaire de 200 euros pour usage de stupéfiants. A suivre.
Depuis 2013, rappelons qu’un décret a permis le début d’un usage médical avec certains médicaments à base de cannabis et dérivés qui font l’objet d’une autorisation de mise sur le marché. On parle de deux médocs: l’un pour la sclérose en plaques qui n’a jamais été commercialisé, faute d’accord sur le prix et l’autre, pour les épilepsies, disponible depuis décembre 2018 mais qui doit encore obtenir l’avis d’instances compétentes. En gros, six ans et pas beaucoup de résultats probants.
« Comment ça, on autorise la consommation de cannabis maintenant ? Mais c’est une drogue !" Certes, comme bien d’autres plantes de notre pharmacopée. " "Tu vois les cachetons que tu prends pour te calmer et dormir plus facilement ça s'appelle des anxiolytiques, et ça c'est aussi une drogue" lui ai-je répondu, lassée d'entendre toujours le même discours
Espérons que cette expérimentation sera généralisée suite à ces deux ans d'essai.
Espérons aussi que l'on ne nous dise pas que c'est trop compliqué légalement et que ça risque encore de prendre encore des années interminables. Une simple modification réglementaire suffit pour impulser cette nouvelle dynamique thérapeutique!On y croit!
Commentaires