Je me revois encore toute petite, la tête embrouillée d'idées et de chimères, débuter l'écriture par quelques phrases que je notais sur mon petit calpin quand j'étais inspirée. Je me revois me la jouer avocate en inventant des procès dans des dossiers classés parmi les pochettes rouges posées sur un bureau en bois défraîchi, écrire des poèmes inspirés de mes déceptions amoureuses de gamine ou de la vision candide de la vie que j'avais à 10 ans, je me vois aussi dépeindre des paysages dont je rêvais de pouvoir un jour découvrir la beauté et dessiner des palmiers et cocotiers sur la marge gauche de mon cahier d'école, tout en ayant une oreille plus ou moins attentive à ce que le prof était en train de nous raconter. A moitié présente, à moitié absente.

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Pouvoir mettre des mots sur ce que l'on ressent, peindre ses douleurs sur du papier blanc, éclairer le décor maussade de certaines périodes de nos vies par des mots ensoleillés et positifs, ou encore, relater des faits qui nous marquent, des expériences de vie, des moments prégnants qui ont le mérite d'être conservés pour les revoir à soixante ans, grâce à l'encre bleue qui brûle encore sur les pages de nos cahiers froissés.

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